Né à seulement 450 g, avec la cuisse aussi épaisse qu’un doigt d’un adulte, Rourou (un pseudonyme qui signifie littéralement la chair) dont l’âge gestationnel était de 21 semaines et 4 jours, a atteint 4000 g grâce aux traitements et aux soins médicaux minutieux du personnel médical. Aujourd’hui, il est enfin chez lui après 143 jours et nuits à l’Hôpital de Shenzhen pour la santé maternelle et infantile, établissant ainsi le record du plus petit bébé prématuré du pays à avoir survécu. 

La gestation normale pour un bébé né à terme est de 40 semaines, soit 10 mois. Pourtant, Rourou est né après un peu plus de cinq mois dans le ventre de sa mère.

À l’heure actuelle, aucune survie n’a été enregistrée en Chine en deçà de 22 semaines et le plus petit nourrisson survivant au monde est né au bout de 21 semaines + 1 jour d’aménorrhée ; on peut donc dire que les chances de survie de Rourou étaient vraiment « proches de zéro », de sorte que son traitement représente un grand défi pour l’équipe de néonatologie de l’Hôpital.

« Il ...était aussi petit qu’un chaton. »

« Environ la taille de la paume d’une main. »

Mme. Huang, mère du prématuré, a étendu sa paume pour décrire la première vue de son bébé.

À 18h56, le 22 octobre 2023, Rourou est venu au monde avec l’aide d’obstétriciens, mais ses signes vitaux étaient faibles : il était incapable de respirer de manière automatique et dépourvu de vigueur.

Le personnel médical a immédiatement mis avec précaution le nourrisson sur une table de soins chauffante et, aussitôt après une réanimation réussie, il a été transféré de la salle d’accouchement à l’unité de soins intensifs néonatals (USIN) pour un traitement ultérieur.

Au bout de 52 jours, Rourou est passé avec succès d’une assistance respiratoire invasive à celle non invasive. Avec l’aide des médecins et infirmiers, le bébé a franchi les barrières respiratoire, nutritionnelle, infectieuse ... une à une.

Ce n’est qu’à l’âge de 35 semaines qu’il a rencontré officiellement sa mère pour la première fois - une « méthode kangourou ». C’est au cours de cette rencontre que Mme. Huang a décidé de l’appeler Rourou. « Il lui aura été vraiment très difficile de passer de moins d’une livre à son apparence charnue actuelle, et j’espère qu’il prendra davantage de poids. » a-t-elle déclaré. 

Le 13 mars 2024, après 143 jours et nuits à l’Hôpital, Rourou a finalement quitté l’USIN, passant de 450 g à la naissance à 4 000 g. Il est sorti de l’Hôpital sans oxygénothérapie, tous ses indicateurs de santé étant normaux.

En se rappelant cette expérience, Mme. Huang et son mari sont très reconnaissants à l’ensemble du personnel médical et paramédical du service de néonatalogie. Ce sont leurs encouragements qui leur ont permis d’acquérir peu à peu une grande confiance en eux et qui ont donné à Rourou une chance de venir au monde.

Selon M. Yang Chuanzhong, directeur du service de néonatologie de l’Hôpital de Shenzhen pour la santé maternelle et infantile, ce traitement réussi n’a pas pu être dissocié des expériences concernant plusieurs cas similaires ; au cours des trois dernières années, cinq grands prématurés de 22 semaines étaient sortis de l’Hôpital, hors de danger. Avec ce nouveau cas de 21 semaines + 4 jours, lui et son équipe médicale sont convaincus de pouvoir réaliser davantage de miracles.

En effet, ce service de néonatologie est la seule spécialité clinique clé nationale de la métropole, avec une technologie de traitement néonatal de premier ordre national, qui se traduit par un taux de survie des bébés prématurés de 99,2 % et un taux de survie des bébés de poids extrêmement faible ou très faible à la naissance de 96,2 %.

Photo : Daily Sunshine, Hôpital de Shenzhen pour la santé maternelle et infantile